Kouka
L'enfant Métis, 2012
Acrylique et aérosol sur toile
200 x 200 cm
Cette exposition
personnelle de Kouka s’inscrit
dans le cadre du New Heart City Project et prend la forme d’une
« résidence d’artiste » et permet à Kouka de mettre en visibilité et
en présence sa démarche artistique. Elle
a pour ambition de créer préalablement un lien entre l’artiste et le visiteur tout
en faisant partie intégrante de cette nouvelle exposition.
Kouka souhaite par cette expérimentation
montrer sans fard et sans masque la progression de son travail destiné à être
exposé.
Cette phase préparatoire
axée sur l’échange et l’expression, devient la clé de voute de l'exposition. Il
invite le visiteur à découvrir, à questionner et à témoigner de la phase
expérimentale de sa création artistique et de son caractère spontané pour mieux
en souligner la continuité.
Les derniers travaux de
Kouka s’appuyaient déjà sur la recherche de l’Essence, de la mise en lumière de
l’homme dépourvu de schéma culturel et social pour tendre vers un langage
universel. Désormais l’artiste affirme davantage son message artistique. Il propose une forme de
mise à nue qui se montre dans son aspect le plus brut, dans sa phase de
conception.
Cette performance permet
également de renouer avec l’esprit
premier du Street Art : le partage et la visibilité.
Le deuxième temps est l’aboutissement de cette
phase exploratoire avec à la clé, la réalisation d’une quinzaine d’œuvres présentées.
Kouka
Me, 2012
Peinture Glycéro sur papier marouflé
100 x 51 cm
Pour cette exposition,
l’artiste aux multiples talents, qui souhaite marquer davantage son affirmation,
nous guide à travers ses réflexions pour mieux interroger la place de
l’individu dans la société.
Kouka poursuit sa recherche
sur l’Essence de l’homme selon une nécessité, plus personnelle, de quête d’identité
à travers notamment l’introduction du texte qu’il superpose à l’élément
figuratif. Il tente ainsi de restructurer cet homme, de le transformer du
symbole qu’il était en individu qui n’a plus peur de montrer son visage. Il se
met lui-même en jeu, en souhaitant lever le voile sur l’homme c’est l’artiste
qui lève le voile sur lui-même.
Dès lors Kouka s’affirme
avec un travail quasi obsessionnel sur l’autoportrait, sur lequel il colle le
texte de "L’Enfant Blam". Il est maintenant présent à soi, à nous, il
montre son visage et fait passer son message de la façon la plus naturelle, par
le texte. C’est une véritable quête d’identité, une recherche intérieure qui se
traduit par un besoin de plus en plus important d'envahir la toile avec une
rythmicité.
Au premier regard, le texte
s’interpose comme un voile entre le visage de l’artiste et le spectateur. Puis il devient protection et vecteur de pensée.
Ensuite la figure disparait
pour laisser place à l’écriture et son pouvoir. Le travail devient une surface
blanche où seule la force des mots s’exprime. Il y a un « Je suis… », lisible dans les premières lignes pour se
faire progressivement indistinct, indéchiffrable, énigmatique. Est-ce un
véritable alphabet ou des signes ? Le langage n’est plus identifié, les mots se
changent en symboles. C’est le retour à l’universalité.
Kouka
L'enfant terrible, 2012
Technique mixte
195 x 195 cm
« L’homme universel » de
Kouka, on le retrouve déjà dans ses œuvres intitulées HLM, une série de silhouettes sans visage qui laissent le
spectateur imaginer plusieurs identités à ces individus qui sont comme libérés d’appartenance à toute forme de
système social.
Sa vision de l’homme se traduit dans
l’expressivité et la spontanéité de son travail, et
sa recherche esthétique par une expression paradoxalement brute et directe. Kouka tente ainsi de réduire la peinture à ce qu’elle a de plus
primaire, au sens originel du terme, et mise sur une économie de temps et de
moyen.
Dans cette continuité, il laisse apparaître les imperfections, les imprécisions et les coulures. Il s'agit d'un message d’universalité où tous sont égaux, peu importe l’origine et la culture de ces
silhouettes.
L’œuvre de Kouka est en constant rappel à la terre Mère, l’Afrique. Depuis ses fameux guerriers Bantus qui ont marqué sa première empreinte
urbaine singulière il ne cesse de rappeler que l’espace public, comme le monde,
n’appartient à personne et que s’il est possible de s’accaparer un territoire,
il n’est pas possible de s’approprier une culture. Cette symbolique
est également marquée par ses singes qui nous ramènent à ce que nous sommes, ce
que nous avons été mais aussi ce que nous serions sans nos acquis culturels,
selon l’interprétation de chacun. Il est intéressant de voir comment celui qui
regarde l’œuvre se situe par rapport au « primate ».
Kouka
Singe Blanc #2, 2012
Acrylique sur papier de soie marouflé sur toile
100 x 100 cm
Ce même primate qui
symbolise selon Kouka la notion de culture subjective : « chacun a
son bagage culturel, il n’y a pas un modèle de culture et d’éducation,
d’assimilation conventionnelle comme le véhiculent certains médias ou
politiques ». L’utopie de Kouka est de pouvoir faire abstraction de la
culture pour ne faire exister l’Homme que dans son universalité.
Selon ce principe, il
revendique le « flingue », qui a pour vocation de « tuer la culture ». Il met ainsi à sac tout l’a priori possible
sur le sujet en sublimant une arme.
L’artiste
échappe dès lors à une vision manichéenne des choses tout en banalisant l’objet
qui devient quasiment un sujet décoratif mais qui, outre la transgression,
dérange toujours autant.