vendredi 30 novembre 2012

Exposition Kouka












Kouka
L'enfant Métis, 2012
Acrylique et aérosol sur toile
200 x 200 cm



Cette exposition personnelle de Kouka s’inscrit dans le cadre du New Heart City Project et prend la forme d’une « résidence d’artiste » et permet à Kouka de mettre en visibilité et en présence sa démarche artistique.  Elle a pour ambition de créer préalablement un lien entre l’artiste et le visiteur tout en faisant partie intégrante de cette nouvelle exposition.

Kouka souhaite par cette expérimentation montrer sans fard et sans masque la progression de son travail destiné à être exposé.
Cette phase préparatoire axée sur l’échange et l’expression, devient la clé de voute de l'exposition. Il invite le visiteur à découvrir, à questionner et à témoigner de la phase expérimentale de sa création artistique et de son caractère spontané pour mieux en souligner la continuité.

Les derniers travaux de Kouka s’appuyaient déjà sur la recherche de l’Essence, de la mise en lumière de l’homme dépourvu de schéma culturel et social pour tendre vers un langage universel. Désormais l’artiste affirme davantage son message artistique. Il propose une forme de mise à nue qui se montre dans son aspect le plus brut, dans sa phase de conception.
Cette performance permet également de renouer avec  l’esprit premier du Street Art : le partage et la visibilité.
Le deuxième temps est l’aboutissement de cette phase exploratoire avec à la clé, la réalisation d’une quinzaine d’œuvres présentées.



Kouka
Me, 2012
Peinture Glycéro sur papier marouflé
100 x 51 cm





Pour cette exposition, l’artiste aux multiples talents, qui souhaite marquer davantage son affirmation, nous guide à travers ses réflexions pour mieux interroger la place de l’individu dans la société. 


Kouka poursuit sa recherche sur l’Essence de l’homme selon une nécessité, plus personnelle, de quête d’identité à travers notamment l’introduction du texte qu’il superpose à l’élément figuratif. Il tente ainsi de restructurer cet homme, de le transformer du symbole qu’il était en individu qui n’a plus peur de montrer son visage. Il se met lui-même en jeu, en souhaitant lever le voile sur l’homme c’est l’artiste qui lève le voile sur lui-même.




Dès lors Kouka s’affirme avec un travail quasi obsessionnel sur l’autoportrait, sur lequel il colle le texte de "L’Enfant Blam". Il est maintenant présent à soi, à nous, il montre son visage et fait passer son message de la façon la plus naturelle, par le texte. C’est une véritable quête d’identité, une recherche intérieure qui se traduit par un besoin de plus en plus important d'envahir la toile avec une rythmicité.
Au premier regard, le texte s’interpose comme un voile entre le visage de l’artiste et le spectateur.  Puis il devient protection et vecteur de pensée.

Ensuite la figure disparait pour laisser place à l’écriture et son pouvoir. Le travail devient une surface blanche où seule la force des mots s’exprime. Il y a un « Je suis… »,  lisible dans les premières lignes pour se faire progressivement indistinct, indéchiffrable, énigmatique. Est-ce un véritable alphabet ou des signes ? Le langage n’est plus identifié, les mots se changent en symboles. C’est le retour à l’universalité.



Kouka
L'enfant terrible, 2012
Technique mixte
195 x 195 cm

« L’homme universel » de Kouka, on le retrouve déjà dans ses œuvres intitulées HLM, une série de silhouettes sans visage qui laissent le spectateur imaginer plusieurs identités à ces individus qui sont comme libérés d’appartenance à toute forme de système social.
Sa vision de l’homme se traduit dans l’expressivité et la spontanéité de son travail, et sa recherche esthétique par une expression paradoxalement brute et directe. Kouka tente ainsi de réduire la peinture à ce qu’elle a de plus primaire, au sens originel du terme, et mise sur une économie de temps et de moyen.


Dans cette continuité, il laisse apparaître les imperfections, les imprécisions et les coulures. Il s'agit d'un message d’universalité où tous sont égaux, peu importe l’origine et la culture de ces 
silhouettes.

L’œuvre de Kouka est en constant rappel à la terre Mère, l’Afrique. Depuis ses fameux guerriers Bantus qui ont marqué sa première empreinte urbaine singulière il ne cesse de rappeler que l’espace public, comme le monde, n’appartient à personne et que s’il est possible de s’accaparer un territoire, il n’est pas possible de s’approprier une culture. Cette symbolique est également marquée par ses singes qui nous ramènent à ce que nous sommes, ce que nous avons été mais aussi ce que nous serions sans nos acquis culturels, selon l’interprétation de chacun. Il est intéressant de voir comment celui qui regarde l’œuvre se situe par rapport au « primate ».




Kouka
Singe Blanc #2, 2012
Acrylique sur papier de soie marouflé sur toile
100 x 100 cm



Ce même primate qui symbolise selon Kouka la notion de culture subjective : « chacun a son bagage culturel, il n’y a pas un modèle de culture et d’éducation, d’assimilation conventionnelle comme le véhiculent certains médias ou politiques ». L’utopie de Kouka est de pouvoir faire abstraction de la culture pour ne faire exister l’Homme que dans son universalité.
Selon ce principe, il revendique le « flingue », qui a pour vocation de « tuer la culture ». Il met ainsi à sac tout l’a priori possible sur le sujet en sublimant une arme.
L’artiste échappe dès lors à une vision manichéenne des choses tout en banalisant l’objet qui devient quasiment un sujet décoratif mais qui, outre la transgression, dérange toujours autant. 







Kouka
Baretta 9mm grey, 2012
Techniques mixtes
130 x 97 cm