mardi 6 décembre 2011








Artiste aux multiples talents et moyens d’expression, Kouka est guidé par une recherche d’appropriation de l’espace public qu’il explore pour mieux y intégrer ses réflexions et ses messages fondamentaux, poussé par le  désir de partager son art.

L’artiste vit à Paris, mais son parcours et son expression se nourrissent au fil de ses voyages et multiples rencontres. Son style particulier dénonce, interroge, amuse parfois, et questionne toujours. Diplômé de l’Ecole d’Art d’Avignon en 2005, Kouka s’adonne entièrement à sa passion pour la peinture. Mêlant performance et scénographie, son travail s’apparente de plus en plus à de véritables interventions urbaines.

Pour cette exposition, l’artiste met en place une rétrospective selon les 3 volets qui incarnent sa quête et ses interrogations sur l’identité. Au travers des guerriers Bantus, du singe et de la série HLM, l’artiste ne cherche pas nécessairement à véhiculer un témoignage politique et/ou social, mais plutôt à sensibiliser l’homme, le spectateur, à ce qu’il est ou plus précisément ce qu’il était à l’origine. L’Homme vu par l’homme, somme toute, de manière individuelle, face à lui-même ou face au groupe, aux autres, à la société qui peut apparaître, à certains égards, comme une sorte de menace pour l’authenticité de l’homme. Une approche qui a avant tout pour but de susciter une interrogation, celle de l’identité. « Qui suis-je ? »

Au-delà de cette démarche introspective que veut provoquer l’artiste chez le spectateur, c’est aussi à une réflexion personnelle sur la vérité des choses en général qu’est amené l’artiste. Il s’aventure dans un retour à une sorte d’état naturel, celui de l’enfance et de l’innocence.

L’Artiste

C’est avec ses fameux guerriers Bantus que Kouka marque sa première empreinte urbaine singulière. Les premiers ont vu le jour en 2008 au Centre International des Civilisations Bantus à Libreville, capitale du Gabon.

       



Babinga sur papier journal, 2010 Glycero sur journal marouflé


Babinga, 2011 Acrylique sur fenetre


Babinga profil, 2011 Glycéro sur bois

L’artiste a débuté cette série en réaction à l’impérialisme occidental établi au sein même des espaces dédiés à la culture en Afrique. Depuis, Kouka affiche ses peintures de guerriers, telle une signature, partout où il passe. Leur présence sur les murs des villes nous rappelle que l’espace public, comme le monde, n’appartient à personne et que s’il est possible de s’accaparer un territoire, il n’est pas possible de s’approprier une culture.
En 2008, Kouka commence également à tapisser de grands portraits de singes peints sur les murs de Belleville. Ce quartier populaire de Paris attire des milliers de visiteurs qui viennent photographier ce que l’on appelle aujourd’hui « Belleville Zoo ».

Singe #3, 2011 Peinture glycéro sur toile
    
Les singes de Kouka nous rappellent ce que nous sommes, ce que nous avons été mais aussi ce que nous serions sans nos acquis culturels, selon l’interprétation de chacun. Il est intéressant de voir comment celui qui regarde l’œuvre se situe par rapport au « primate ».

Pour Kouka, le singe renvoie à un miroir de l’Homme. L’animal fascine autant qu’il intrigue par son étrange ressemblance mais caractérise également une peur de l’inconnu, de l’indomptable. Pour l’artiste sa liberté effraie, l’homme préfère le voir en cage, ce qui constitue une référence à l’esclavagisme. Kouka pousse également la comparaison jusqu’à sa représentation de l’artiste : « On le nourrit plus souvent pour amuser la galerie, que pour entendre ce qu'il a à dire ».

La série « HLM » (Habitant Les Murs) est une série miroir, une façon d’interroger le spectateur sur le regard qu’il porte sur l’Autre et plus particulièrement sur le « Groupe ». Se pose dès lors la question de l’identité, que l’on se situe au sein du groupe ou en marge de celui-ci.

Avec « HLM », Kouka tente de réduire la peinture à ce qu’elle a de plus primaire au sens originel du terme et mise sur une économie de temps et de moyen. Dans le même temps, il met également en avant les propriétés inhérentes à cette technique en laissant apparaître les imprécisions, les coulures. Son objectif : en extraire ce qu’il y a de plus brut en créant des formes grâce à la ligne simple, au trait, au dessin, de manière à enlever tous les artifices picturaux – couleurs, dégradés… Pour cette exposition, l’artiste Kouka reste sur des couleurs assez brutes et exploite une technique qui lui est propre, celle de la superposition d’impressions.
Ce faisant, Kouka essaie de mettre en parallèle authenticité de la technique picturale et authenticité de l’homme en cherchant à montrer ce qu’il y a de plus élémentaire chez celui-ci, vidé de ses artifices, de son apparence ou de l’expression de ses sentiments.




HLM Grand Yoff, 2008 Acrylique sur toile
HLM Bleu, 2010 Acrylique et papier déchiré sur toile

HLM et ficelles, 2010 Glycéro sur toile

Hurlements Lancinants de la Meute, 2010 Acrylique sur toile


Cette série est également une critique de la société occidentale régie par un système où prévalent le système des apparences et celui de la consommation. Pour l’artiste, la culture, dans son acception globale, flirte trop souvent avec ce système de valeurs ce qui représente pour lui un danger pour la création artistique. En revenant à une peinture « brute », Kouka tente de fracturer ces valeurs. Autre danger : une quête absolue de l’esthétisme car il porte atteinte à la liberté créatrice de l’artiste. 

Normé et codifié, ce dernier suit de plus en plus les tendances et les modes. En réaction Kouka essaie de renouer avec une production plus universelle, accessible à tous, via l’utilisation du noir et du blanc et en jouant sur les ombres et la lumière.

HLM #3, 2011 Peinture glycéro et carton contrecollé sur toile  

A l’occasion de la sortie de son livre « Opus Délits 21 : Guerrier Bantu » chez Critères Edition, Kouka explore à travers cette exposition une nouvelle dimension qui s’inscrit dans sa recherche sur le trait et la forme, dans laquelle on retrouve l’énergie et la spontanéité de ses premiers graffitis, mis en relation avec les questions propres à son travail.

Mais la véritable interrogation est : qui sommes-nous en dehors de nos bagages culturels, en dehors du groupe et enfin par rapport à l’individu, l’autre ?
L'Enfant Blam, 2011 Acrylique et glycéro 

Swaggers, 2010 Aérosol sur toile

Lord, 2008 Acrylique et aérosol


Laeticia II, 2011 Aérosol sur tissu



Samara I, 2011 Aérosol sur toile


Samara II, 2011 Aérosol sur toile

Références et Expositions

2011 : "Identité" Exposition personnelle à la New heArt CitY Gallery (Paris 3è)



2011: Sortie du livre "Opus délits 21: Guerrier Bantu" chez Critères Edition


2011: Sortie du projet musical «L’Enfant Blam» en autoproduction.


2011: «Truc Troc 7#» au palais royal des Beaux Arts de Bruxelles (Belgique)


2010: «Corps de Femmes» Exposition personnelle à Confluences (Paris 20è)


2010: «T.R.A.C.E.S. à Belleville» Exposition personnelle (Paris 20è)


2007/2010: La Roulote à peinture: Atelier itinérant dans les quartiers de Belleville.


2005: Diplôme National Supérieur d’Etudes Plastiques à l'Ecole d’Art d’Avignon


2000: Stage de scénographie et peinture au Théâtre Itinérant d’Eyala Pena (Cameroun)

Liens